"Les évêques répandent des théories de conspiration" ai-je lu récemment sur tagesschau.de (vue du jour.de) Ce n'est pas une information, c'est un jugement de valeur. Les médias établis ont apparemment troqué le rôle du reporter pour celui d'éducateur du peuple. Ils craignent que les gens soient infectés par des opinions "fausses". Deutschlandfunk explique :
"Les Fake
News (fausses
nouvelles)
peuvent devenir virales et sont souvent beaucoup plus contagieuses
que les nouvelles fiables". C'est pourquoi la chaîne culturelle
demande : "Nous
avons besoin d’une interdiction de contact pour les
fausses nouvelles". Heureusement, le service de messagerie
WhatsApp aurait
déjà "fait un
début et introduit quelque chose comme des restrictions de contact
numérique". Google, YouTube et Facebook vont encore plus loin,
comme le sait le journal
du sud de l’Allemagne (Süddeutsche
Zeitung)
: "Lorsque des vérificateurs de faits tels que l'organisme de
recherche Correctiv ou la Deutsche Presse-Agentur identifient de
telles fausses déclarations, cela influence les algorithmes de
recommandation des réseaux". Le Süddeutsche Zeitung comprend
comme
"fausses déclarations" avant tout l'opinion selon laquelle
Bill Gates voudrait
instaurer une "dictature de la santé" : "Cette
affaire n'a de cesse d'être dirigée contre le fondateur de
Microsoft, Bill Gates, dont la fondation est l'un des principaux
donateurs de l'Organisation mondiale de la santé OMS.
De telles "fausses déclarations" sont désormais difficiles à trouver grâce aux algorithmes appropriés. Mais une chose inquiète encore les rédacteurs du Süddeutsche Zeitung : "La plupart des gens qui veulent regarder de telles vidéos sont de toute façon passés depuis longtemps à des messageries comme Telegram. Là, ils s’envoient les liens directement les uns aux autres, les algorithmes des plateformes ne jouent alors plus aucun rôle. Comment résoudre ce "problème", comment empêcher la personne A d'informer directement une personne B d’une "fausse" opinion ? Christian Drosten a une idée pour cela. En signant une pétition en ligne, l'"expert" le plus populaire d'Allemagne demande aux entreprises numériques d'envoyer automatiquement la vérité à tous ceux qui ont été en contact avec une "fausse" opinion. Après tout, a-t-il dit, l'humanité n’a "pas seulement à faire à la pandémie COVID-19", mais aussi à une "infodémie mondiale".
La crise de Corona révèle une crise beaucoup plus profonde et dangereuse, à savoir le fait que la libre force de de jugement est vue comme un risque potentiel. Cela a déjà commencé avec la crise de l'Ukraine, lorsque soudainement "compreneur de Poutine" est devenu un gros mot. Je me suis alors demandé : comment peut-on donner une connotation négative à la "compréhension" ? Même le diable on devrait chercher à le comprendre. Celui qui en a peur confond la connaissance avec l'être - comme si quelque chose de l'esprit de l'autre me sautait dessus comme un coronavirus aussitôt que je le comprends. C’est quand même de la croyance aux fantômes. Le danger d'être infecté par de "fausses" opinions est bien moindre que celui qui grandi de l’endormissement du libre jugement par son mépris permanent.
Nous ne nous comprenons plus. Nos opinions ne véhiculent pas de perspectives de connaissances, mais définissent notre être respectif. Toute personne qui critique Bill Gates "est" un théoricien du complot. Et quiconque proteste contre les mesures-corona sur la place Rosa Luxemburg "est" au moins un "citoyen égaré", sinon un "radical de droite". Qui veut déjà être cela ? Il est préférable d'être un citoyen établi. Mais pour cela, il faut avoir l’opinion conforme. Lorsque j'ai envoyé mon essai "Coronavirus : l’humanité à la croisée des chemins" (http://www.triarticulation.fr/Institut/FG/Articles/2020-05-001.html) à une institution anthroposophique, le conseil exécutif m'a répondu : "les opinions privées" ne doivent pas être envoyées à des adresses officielles, car sinon, si quelqu'un devait transmettre cette opinion, cela se ferait par l'intermédiaire de l'adresse officielle, ce qui permettrait aux destinataires de considérer l'avis comme officiel, et donc la position officielle de l'institution. Le conseil a tout à fait raison. Mais on voit justement ce dont il s’agit avec la "formation de l'opinion" actuellement : assurer sa propre existence au sein de la carte déjà définie des opinions possibles. Sous ces conditions préalables, la cognition/connaissance ou même la capacité à pouvoir se comprendre est totalement exclue.
"Si je veux percevoir la pensée d'un autre humain, je dois effacer ma propre pensée pendant un court instant et me plonger dans la pensée de l'autre. La pensée de l'autre personnalité est alors complètement dans ma conscience, à travers laquelle je la perçois directement. Je dois alors m'affirmer à nouveau contre elle et laisser se vivre ma propre pensée. C'est ainsi que Stephan Eisenhut décrit la compréhension de soi dans son essai "La tri-articulation sociale comme tâche de l'éducation Waldorf".
Et Sylvain Coiplet dans l'interview (http://www.triarticulation.fr/pdf/Syl202001.pdf) informe de son expérience du séminaire de base : "Le premier jour, j'ai dérangé le public parce que tout semblait si inhabituel, si abstrait. Ensuite, j'écoute toutes les objections, je les prends au sérieux et je les fais circuler en moi. Quand les auditeurs le remarquent, ils me font confiance et peuvent continuer à penser..." Seule une telle attitude envers ceux qui pensent différemment, même envers les soi-disant "radicaux de droite", pourrait encore empêcher une radicalisation supplémentaire de la société.
Meilleures salutations
Johannes Mossman
De telles "fausses déclarations" sont désormais difficiles à trouver grâce aux algorithmes appropriés. Mais une chose inquiète encore les rédacteurs du Süddeutsche Zeitung : "La plupart des gens qui veulent regarder de telles vidéos sont de toute façon passés depuis longtemps à des messageries comme Telegram. Là, ils s’envoient les liens directement les uns aux autres, les algorithmes des plateformes ne jouent alors plus aucun rôle. Comment résoudre ce "problème", comment empêcher la personne A d'informer directement une personne B d’une "fausse" opinion ? Christian Drosten a une idée pour cela. En signant une pétition en ligne, l'"expert" le plus populaire d'Allemagne demande aux entreprises numériques d'envoyer automatiquement la vérité à tous ceux qui ont été en contact avec une "fausse" opinion. Après tout, a-t-il dit, l'humanité n’a "pas seulement à faire à la pandémie COVID-19", mais aussi à une "infodémie mondiale".
La crise de Corona révèle une crise beaucoup plus profonde et dangereuse, à savoir le fait que la libre force de de jugement est vue comme un risque potentiel. Cela a déjà commencé avec la crise de l'Ukraine, lorsque soudainement "compreneur de Poutine" est devenu un gros mot. Je me suis alors demandé : comment peut-on donner une connotation négative à la "compréhension" ? Même le diable on devrait chercher à le comprendre. Celui qui en a peur confond la connaissance avec l'être - comme si quelque chose de l'esprit de l'autre me sautait dessus comme un coronavirus aussitôt que je le comprends. C’est quand même de la croyance aux fantômes. Le danger d'être infecté par de "fausses" opinions est bien moindre que celui qui grandi de l’endormissement du libre jugement par son mépris permanent.
Nous ne nous comprenons plus. Nos opinions ne véhiculent pas de perspectives de connaissances, mais définissent notre être respectif. Toute personne qui critique Bill Gates "est" un théoricien du complot. Et quiconque proteste contre les mesures-corona sur la place Rosa Luxemburg "est" au moins un "citoyen égaré", sinon un "radical de droite". Qui veut déjà être cela ? Il est préférable d'être un citoyen établi. Mais pour cela, il faut avoir l’opinion conforme. Lorsque j'ai envoyé mon essai "Coronavirus : l’humanité à la croisée des chemins" (http://www.triarticulation.fr/Institut/FG/Articles/2020-05-001.html) à une institution anthroposophique, le conseil exécutif m'a répondu : "les opinions privées" ne doivent pas être envoyées à des adresses officielles, car sinon, si quelqu'un devait transmettre cette opinion, cela se ferait par l'intermédiaire de l'adresse officielle, ce qui permettrait aux destinataires de considérer l'avis comme officiel, et donc la position officielle de l'institution. Le conseil a tout à fait raison. Mais on voit justement ce dont il s’agit avec la "formation de l'opinion" actuellement : assurer sa propre existence au sein de la carte déjà définie des opinions possibles. Sous ces conditions préalables, la cognition/connaissance ou même la capacité à pouvoir se comprendre est totalement exclue.
"Si je veux percevoir la pensée d'un autre humain, je dois effacer ma propre pensée pendant un court instant et me plonger dans la pensée de l'autre. La pensée de l'autre personnalité est alors complètement dans ma conscience, à travers laquelle je la perçois directement. Je dois alors m'affirmer à nouveau contre elle et laisser se vivre ma propre pensée. C'est ainsi que Stephan Eisenhut décrit la compréhension de soi dans son essai "La tri-articulation sociale comme tâche de l'éducation Waldorf".
Et Sylvain Coiplet dans l'interview (http://www.triarticulation.fr/pdf/Syl202001.pdf) informe de son expérience du séminaire de base : "Le premier jour, j'ai dérangé le public parce que tout semblait si inhabituel, si abstrait. Ensuite, j'écoute toutes les objections, je les prends au sérieux et je les fais circuler en moi. Quand les auditeurs le remarquent, ils me font confiance et peuvent continuer à penser..." Seule une telle attitude envers ceux qui pensent différemment, même envers les soi-disant "radicaux de droite", pourrait encore empêcher une radicalisation supplémentaire de la société.
Meilleures salutations
Johannes Mossman
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