Johannes Mosmann se fait ici une spécialité qui peut nous aider bien au delà du cas spécifique de l'école Waldorf.
En effet, tout adonné à son propos, il nous invite à exercer ce qu'apporte au moins déjà la différenciation intérieure entre vie de l'esprit (vie des facultés individuelles) et vie de droit (vie politique commune).
A quoi servirait donc d'identifier la "société civile" comme portant des aspirations "éthiques" que les acteurs de la vie politique et économique n'auraient pas (?!) quand au fond on y appelle toujours l'un ou l'autre à l'aide ou prétend y réinventer le monde en petit.
Privilèges abolis en droit depuis 1789, les uns tiennent les esprits par l'école de l’État, les autres l’État par l'économie.
Ce n'est pas parce qu'on est resté à l'expérience d'une vie de l'esprit administrée sur le mode d'un état centralisé et et dictant sa morale comme on donne des ordres à des soldats que le monde est éternellement voué à rester duel.
L'autonomie décrite en ce domaine par Johannes suscitera bien des réflexes d'allégeance ou de crainte tant il est difficile de se dire que des "meilleurs" ne sort finalement pas grand chose de mieux s'ils ne se donnent pas d'autres règles du jeu.
Si, tant bien que mal, on peut accepter l'invitation, après tout conforme aux faits, d'assumer les choix de ses autorités dans les domaines où l'on n'est pas spécialiste, peut être qu'on restera inquiet devant une école qui serait donc, croit-on facilement, "livrée aux riches", si elle ne l'est plus à l’État.
C'est vrai. Peut être que Johannes caractérisera une autre fois en quoi le concept d'économie devrait progressivement aussi être débarrassé du fait d'accéder au sol et aux moyens de production par l'argent. En réalité ils ne devraient faire l'objet que des droits d'utilisation transmis gratuitement à ceux qui sont aptes à les mettre en valeur tant qu'ils le sont. Mais à qui on ne peut juger ni "démocratiquement", ni "bureaucratiquement". Ce qui va alors forcément avec. Il faut de la compétence, mais une compétence qui ne touche rien d'économique ou de politique au moment pour cela. Il semble que ça commence à l'école. Pas temps par la culture bourgeoise soi-disant "pour tous" que par l'exemple de l'autonomie. Alors sera un véritable "3ème pouvoir".