Parmi les quelques façons que Rudolf Steiner utilise pour caractériser des trois domaines autonomes d'organisation sociale, est la distinction selon les modes de "jugements" (Urteil) leur étant appropriés.
Il montre notamment que la vie économique, si elle doit satisfaire les besoins de tous, échappe au jugement individuel, et c'est pourquoi, elle doit s'organiser en "assoziationen", associations où tous les acteurs d'une branche apportent la situation de leur position en son sein, notamment pour pouvoir aboutir à des prix "réels", possibles.
A contrario, dans la vie de l'esprit, même si c'est le lieu par excellence de la libre consultation, il appartient à la nature même de la recherche spirituelle, correctement menée, que l'individu seul peut et doit "connaitre", pouvoir développer, aussi les objections possibles, les autres points de vue. Appliqué à la relation pédagogique par exemple, lui seul est, au final, dans le rapport individualisé, et "juge" au moment.
Dans la vie politique, la vie de la cité si possible démocratique, si elle doit domestiquer la violence, c'est bien de tenter de faire une place à chacun, de trouver les règles pouvant être communes, de décider ensemble, dont il s'agit, mais très souvent dans des situations où ce n'est pas toujours possible de satisfaire tout le monde au même moment historique.
Cette brève tentative de synthétiser reste, bien entendu, très insuffisante et insatisfaisante. C'est pourquoi l'étude, l'épistémologie, de la formation du jugement dans l'acte de connaissance individuel est une base importante à une correcte compréhension. Voici donc un extrait d'un travail de recherche sur cette question :