Les hasards du travail commun m’amènent à publier en
même temps deux contributions autour du « revenu de base ».
Historiquement, celle de Paul Makay date de mars de cette
année devant la rencontre annuelle de la section sociale au Goetheanum et
ensuite devant le colloque public tenu dans sa suite.
Paul Makay, Le revenu de base - vu économiquement.
Celle de Marc Desaules est datée comme ultérieure, mais
semble situer son propos indépendamment.
Marc Desaules, De vrais prix au lieu d’un revenu de base inconditionnel
L’une offre une ouverture, cherchant à situer voire à
intégrer la proposition „revenu de base“ dans l’univers de la pensée sur la vie
sociale initié par R. Steiner. La seconde essaie de montrer en quoi, elle n’a
pas grand-chose à voir sur le fond.
Dans le monde démocratique auquel aspirent tous ceux qui
prennent comme Rudolf Steiner l’aspiration à l’égalité politique comme un fait important
de l’évolution de l’humanité, les „anthroposophes“ sont une partie sans
importance numérique. Tout change dans le domaine de l’aspiration à la
connaissance.
Là, ceux qui veulent vraiment approfondir spirituellement
les aspects fondamentaux de ce qui fait la vie en commun dans l’engagement
citoyen et l’œuvre de R. Steiner sous le nom de « tri-articulation », ceux qui
de plus veulent le faire en essayant de vraiment comprendre le point de vue de
celui-ci, dans son ensemble, pour lui-même, sont encore moins nombreux. Les
tentations utilitaires sont nombreuses, peut-être proportionnelles à la place
occupée dans l’espace démocratique ou les institutions de la vie de l’esprit. Et
cela empêche peut être effectivement, tel l’évoque Marc Desaules, cette
compréhension d’ensemble, ou du moins, d’évoquer ouvertement ce qui
suit.
Comment débattre vraiment si est gommé, comme s’il
s’agissait d’un tabou, ce qui se cache derrière ce que, peut-être pudique, Marc
Desaules ne fait qu’évoquer par sa surface : notre rapport collectif et
individuel à l’administration des moyens de production.
R. Steiner lui, avait la simplicité, et peut être aussi
le courage, de le dire et le répéter sous différentes formes : le fait de
posséder, comme aujourd’hui, des parts représentant des droits monnayables sur
les moyens de production et en tout cas, le fait d’en tirer une rente, n’est pas
nécessaire à l’économie. Il s’agit même d’un processus parasitaire.
(À titre de références, il suffira au lecteur de faire
une recherche sur deux mots clefs : "coupon" et
"parasite" dans le module limité aux extraits de l'oeuvre de R. Steiner)
Je me demande aussi si ce n’était pas pour lui la
conséquence même de son « principe » de tri-articulation. Il insiste par exemple
sur le fait qu’avec l’introduction de cette confusion entre la vie économique et
l’activité vécue du droit entre humains majeurs, n’est alors plus de limite à un
intérêt abstrait pour les choses qui sinon ont toujours leurs propres limites
dans la réalité.
Et on peut se demander dès lors quelle est la véritable
portée du propos des deux auteurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire