Rudolf Steiner, dont la vie s'est déroulée voici un siècle, reste un penseur du présent. Je veux dire du présent en tant que tel. De ce qui devrait se faire au moment.
Même quand, par exemple, pour commencer son activité de "maitre spirituel", il fait des conférences sur les mystiques du moyen age au petit cercle de belles âmes tentées par l'Orient au début du siècle dernier et dont une partie deviendra le soutien terrestre de son apport.
L'époque sortait tout juste du matérialisme du siècle précédent, et pas un jour ne passait sans que ses fruits techniques laissaient entrevoir un monde nouveau.
Ce qui justement l'intéresse dans ces mystiques comme Maitre Ecckart, c'est la force personnelle qui commence à se dégager de la gangue théoloqique d'alors masquant la réalité du monde. C'est la problématique de l'adolescent dans une culture encore religieuse, théocratique en fait.
Dès lors, on comprend aussi son grand intérêt pour MAX STIRNER et l'anarchisme.
Là, cette force, cette capacité, ce tonus individuel, s'élève à la philosophie et peut même éclairer l'anthroposophie. "Ni Dieu, ni Maitre" semble entonner avec cœur l'auteur de la "Philosophie de la liberté" trop souvent pris pour un "maitre", si ce n'est un "Dieu".
Ce qu'il tente déjà de partager à la même époque, sans succès, pour aborder la "question sociale", sans renier ce qui peut et doit toujours devenir plus libre chez chacun, c'est ce qui deviendra cette tri-articulation de la société autour de chaque individualité. Il n'y aura alors plus de "maitre" et "Dieu" sera "réalité".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire