samedi 7 septembre 2013

Revenu de base, "vrais prix" et "rente foncière"

 Les hasards du travail commun m’amènent à publier en même temps deux contributions autour du « revenu de base ».
Historiquement, celle de Paul Makay date de mars de cette année devant la rencontre annuelle de la section sociale au Goetheanum et ensuite devant le colloque public tenu dans sa suite.

Paul Makay, Le revenu de base - vu économiquement.


 Celle de Marc Desaules est datée comme ultérieure, mais semble situer son propos indépendamment.

Marc Desaules, De vrais prix au lieu d’un revenu de base inconditionnel


L’une offre une ouverture, cherchant à situer voire à intégrer la proposition „revenu de base“ dans l’univers de la pensée sur la vie sociale initié par R. Steiner. La seconde essaie de montrer en quoi, elle n’a pas grand-chose à voir sur le fond.
Dans le monde démocratique auquel aspirent tous ceux qui prennent comme Rudolf Steiner l’aspiration à l’égalité politique comme un fait important de l’évolution de l’humanité, les „anthroposophes“ sont une partie sans importance numérique. Tout change dans le domaine de l’aspiration à la connaissance.
Là, ceux qui veulent vraiment approfondir spirituellement les aspects fondamentaux de ce qui fait la vie en commun dans l’engagement citoyen et l’œuvre de R. Steiner sous le nom de « tri-articulation », ceux qui de plus veulent le faire en essayant de vraiment comprendre le point de vue de celui-ci, dans son ensemble, pour lui-même, sont encore moins nombreux. Les tentations utilitaires sont nombreuses, peut-être proportionnelles à la place occupée dans l’espace démocratique ou les institutions de la vie de l’esprit. Et cela empêche peut être effectivement, tel l’évoque Marc Desaules, cette compréhension d’ensemble, ou du moins, d’évoquer ouvertement ce qui suit.

Comment débattre vraiment si est gommé, comme s’il s’agissait d’un tabou, ce qui se cache derrière ce que, peut-être pudique, Marc Desaules ne fait qu’évoquer par sa surface : notre rapport collectif et individuel à l’administration des moyens de production.
R. Steiner lui, avait la simplicité, et peut être aussi le courage, de le dire et le répéter sous différentes formes : le fait de posséder, comme aujourd’hui, des parts représentant des droits monnayables sur les moyens de production et en tout cas, le fait d’en tirer une rente, n’est pas nécessaire à l’économie. Il s’agit même d’un processus parasitaire. 
(À titre de références, il suffira au lecteur de faire une recherche sur deux mots clefs : "coupon" et "parasite" dans le module limité aux extraits de l'oeuvre de R. Steiner)

Je me demande aussi si ce n’était pas pour lui la conséquence même de son « principe » de tri-articulation. Il insiste par exemple sur le fait qu’avec l’introduction de cette confusion entre la vie économique et l’activité vécue du droit entre humains majeurs, n’est alors plus de limite à un intérêt abstrait pour les choses qui sinon ont toujours leurs propres limites dans la réalité.


Et on peut se demander dès lors quelle est la véritable portée du propos des deux auteurs.

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